La répartition du chat forestier a considérablement diminué ces derniers siècles. Aujourd'hui, plusieurs populations sont totalement isolées en Europe. En Wallonie, l'espèce n’est plus menacée mais elle a disparu à Bruxelles. En Flandre, il n’y plus que dans les Fourons que quelques individus sont parfois observés.
Le chat forestier apprécie surtout les grandes forêts du sud du pays. Les zones ouvertes à l'intérieur ou à la lisière de la forêt, telles que les prairies et les clairières, constituent aussi un environnement de chasse important. C’est donc une espèce clé pour travailler sur la restauration des forêts et de leurs lisières mais aussi sur la connectivité entre les zones boisées.
Les plus grandes menaces pour le chat forestier sont d’origine humaine. Il est souvent victime du trafic routier. Les routes peuvent isoler des populations les unes des autres, ce qui peut amener à un déclin de l’espèce.
Des habitats ne sont pas occupés. En effet, des zones urbanisées ou des plaines agricoles fragmentent le paysage. Elles agissent comme des barrières que le félin ne peut traverser. Le chat forestier comme beaucoup d’autres espèces ne peut plus se déplacer librement.
Le chat domestique provient de la domestication du chat africain. Le chat domestique et le chat forestier peuvent coexister dans certaines zones boisées. De leurs rencontres peuvent naître des chatons « hybrides ». Parmi les chats présentant toutes les caractéristiques physiques du chat forestier, on estime en Belgique que 15% de ces chats sont des hybrides. L'un des dangers pour le chat forestier est que la proportion d'hybrides augmente tellement que l’espèce finisse par disparaitre, comme ce fut le cas en Ecosse. L’espèce pourrait aussi souffrir des maladies transmises par les chats domestiques.
Afin de protéger au mieux les espèces, il faut bien comprendre quelles sont les problématiques auxquelles elles font face. Or, il existe peu d’informations sur le chat forestier en Belgique. Nous menons donc des recherches pour ainsi élaborer les meilleures actions à mettre en œuvre pour aider cette espèce. Nous étudions notamment le type d’habitat actuellement utilisé par le chat et identifions les barrières qui limitent les mouvements de l’espèce. Les résultats seront publiés en juillet 2019. Une autre étude vise à mieux comprendre les relations entre le chat forestier et son pendant domestique. Pour ce faire, nous avons lancé une étude génétique sur les chats habitant nos forêts qui devrait se terminer en automne 2019.
Une fois les barrières identifiées, des liaisons forestières pourront être créées pour relier les différents habitats du chat forestier. Ces corridors verts seront très utiles à toute la faune. Ils créeront un véritable réseau permettant aux animaux de se déplacer librement.