La COP23, bien qu’organisée cette année en Allemagne, était présidée par les îles Fidji, le petit État insulaire ne pouvant accueillir toutes les délégations. Cette COP a été considérée comme « technique » dans le jargon onusien, c’est-à-dire qu’elle ne portait pas sur de grandes décisions de principe, mais qu’elle a servi à poser les bases pour l’application des directives adoptées par l’Accord de Paris. Aucune décision majeure n'était de ce fait attendue, comme ce fut le cas pour la COP21 et comme ce le sera probablement pour la COP24. Mais la conférence de Bonn n’a pourtant pas manqué d’intérêt. Loin s’en faut !
En 2018, la COP24 sera dirigée par la Pologne. Les règles de mise en œuvre de l'Accord de Paris devront être prêtes et approuvées. Il existe toutefois une autre raison pour laquelle la prochaine conférence sur le climat est importante. L’Accord de Paris prévoit que chaque pays réévalue ses engagements tous les cinq ans. Ce mécanisme de révision a été introduit en raison de l’évolution des recherches scientifiques et de la nécessité de poursuivre les efforts dans la lutte contre le changement climatique.
Les ONG, et le WWF en particulier, sont conscientes que les plans d’action actuels sur le changement climatique ne suffisent pas et devront être revus l'année prochaine en Pologne à travers ce que l'on appelle le « dialogue de facilitation ». Pour les ONG et les pays vulnérables au changement climatique, il est important que ce dialogue soit plus transparent. Qu’il garantisse notamment le renouvellement des engagements existants et précise l'ajustement des objectifs de réduction d’émissions. La science continue de nous dire que nous devons faire plus et plus vite.
La délégation des îles Fidji qui présidait cette COP a proposé d'entamer un processus de recherche dans la perspective du dialogue de l'année prochaine et de lui donner le nom de « Dialogue Talanoa ». Le terme « Talanoa » fait référence à une pratique culturelle aux îles Fidji pour arriver à trouver des solutions ensemble. La proposition du recours à ce dialogue a été l’un des moments forts du rendez-vous sur le climat de Bonn.
Le succès de l'année suivante est généralement déterminé par ce qui a été exposé dans les conclusions de la COP précédente. Si une directive n’est pas reprise dans les conclusions finales d'une COP, elle ne sera peut-être pas à l'ordre du jour l'année d’après. La COP24 devrait voir l’ensemble des parties de la Convention des Nations unies sur le changement climatique admettre que leurs plans climatiques sont trop faibles et que, de cette manière, nous nous dirigeons vers un réchauffement de plus de 3,5 °C. En d'autres termes, nous commencerons à mettre en œuvre l'Accord de Paris en 2020 avec des objectifs déjà dépassés avant même qu'ils ne prennent effet.
En résumé, le WWF est-il satisfait des résultats de cette COP ?
C'était aussi une année spéciale pour le WWF, qui avait son propre pavillon pour rassembler le public et présenter ses actions sur le terrain. Malgré le défi logistique que cela impliquait, le « panda hub » a été un grand succès. De nombreux événements tels que des ateliers et des conférences y ont été organisés. Un bon niveau de satisfaction des visiteurs a été également enregistré. Une expérience à refaire !