Agriculture intensive, dégradation des sols, surpêche, dérèglement climatique, pollution plastique : les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur la biodiversité - la perte et dégradation de leurs habitats et la surexploitation - sont liées aux activités humaines.
Nous sommes face à une accélération sans précédent de la pression exercée par l’Homme sur les écosystèmes : la demande en ressources naturelles tout comme en énergie explose. L’empreinte écologique mondiale, qui mesure l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles, a doublé en un demi-siècle.
L’impact de l’Homme est aujourd’hui si fort et généralisé qu’il engendre une disparition de la vie sauvage sur Terre. A ce jour, seulement un quart des terres ont échappé aux activités humaines. Un chiffre qui devrait chuter à seulement 10 % en 2050 si l’on ne change rien.
En s’attaquant au capital naturel de la planète, l’humanité se met elle-même en danger. La stabilité de notre économie et de notre société dépend de la nature et des services qu’elle nous fournit gratuitement. Si l’on devait payer pour de l'air frais, de l’eau potable, pour l’alimentation, le montant serait estimé à 125 mille milliards de dollars par an, soit plus que le PIB mondial (80 mille milliards de dollars/an).
Nous avons besoin de la nature pour nous développer et tout simplement pour survivre : un tiers de la production alimentaire mondiale dépend des pollinisateurs, qui assurent la pollinisation de 75 % des cultures vivrières (soja notamment). Les conséquences de cette disparition de la nature sont déjà visibles pour les secteurs économiques qui dépendent fortement du capital naturel, comme la pêche : alors que 96 % des stocks sont exploités en Méditerranée, la pêche professionnelle est aujourd’hui le seul secteur qui a cessé de croître.
“Pour éviter un effondrement qui serait dramatique pour tous, il nous faut agir, maintenant. Nous connaissons tous les actions qui nous permettent de limiter notre impact sur l’environnement : réduire sa consommation de viande, consommer de façon plus durable et locale, réduire sa consommation d’énergie, etc. Mais ces gestes ne suffiront pas. Ce dont nous avons impérativement besoin aujourd’hui c’est d’une nouvelle ambition politique qui intègre la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité comme des éléments constitutifs de notre prospérité. Les citoyens et les entreprises doivent agir, mais leurs actions seront insuffisantes si une direction et un cadre clairs ne sont pas donnés par les gouvernements.”
Antoine Lebrun, Directeur général du WWF-Belgique
Pour parvenir à enrayer la disparition du vivant sur la planète, il est indispensable de repenser en profondeur notre manière de produire et de consommer. Pour le WWF, cela doit passer, au niveau international, par un accord ambitieux sur la protection de la nature qui devrait être adopté en 2020, lors de la conférence mondiale sur la biodiversité à Pékin, avec un objectif de zéro perte nette de biodiversité en 2030.
Au niveau national, il faudra :