Malheureusement, nous ne traitons pas soigneusement les ressources d'eau douce. Nous asséchons les marais, nous redressons les rivières et nous les mettons dans une camisole de force en béton. Nous bloquons les cours d'eau avec des barrages afin que les espèces de poissons reproducteurs ne puissent plus passer et que le dépôt de nutriments naturels soit compromis. Nous rejetons nos eaux usées et y déversons nos déchets… Au lieu de voir les cours d'eau pour ce qu'ils sont, à savoir des veines vivantes dans le paysage, pleines de petites et grandes espèces animales qui forment ensemble un écosystème vivant, les humains ont simplement vu pendant des années un itinéraire de transport ou une source d'eau gratuite pour l'industrie et l'agriculture.
À maintes reprises dans les rapports Living Planet du WWF, il semble que les espèces animales qui vivent dans et autour des rivières et des zones humides se portent mal. En effet, des millions de personnes y vivent également et, avec leurs usines, leurs activités agricoles et leurs centrales électriques, elles exercent une pression énorme sur tous les systèmes d'eau douce. Heureusement, il existe également des traités internationaux qui protègent ces zones. À l'occasion de la Journée mondiale des zones zumides, nous commémorons le début de la convention sur les zones humides du 2 février 1971, dans la ville de Ramsar en Iran. Depuis lors, des milliers d'endroits dans le monde ont été reconnus comme des zones dites « Ramsar ». Il existe également 9 sites Ramsar reconnus en Belgique, dont le Zwin, les Hautes Fagnes et le Kalmthoutse Heide. Notre pays s’engage à protéger ces lieux.
En Europe, il existe une législation importante pour protéger l’eau douce. Le 11 décembre 2019, la Commission européenne a annoncé une adaptation de la directive-cadre européenne sur l'eau. La Commission avait été interrogée car plusieurs pays souhaitaient affaiblir la directive, à la demande de l'industrie, qui jugeait les règles trop strictes. Le WWF s'y est opposé et a lancé avec succès la campagne #ProtectWater, affirmant qu'il est crucial de protéger les rivières et les lacs européens contre toute nouvelle destruction.
Le WWF a coordonné et dirigé une coalition de 130 ONG pendant deux ans. Bien que le résultat obtenu soit significatif, nous continuons de discuter avec les gouvernements et la Commission pour respecter la directive-cadre et ne pas la remettre en question. Tous les efforts doivent désormais être concentrés sur leur mise en œuvre. Concrètement, cela signifie sécuriser les ressources en eau et la qualité de l'eau en Europe et atténuer les effets des inondations et des sécheresses. Ces efforts en ce sens sont la preuve du récent retour de la loutre dans notre pays.
Le 5 mars, la ministre flamande de l’Environnement représentera la Belgique au Conseil européen de l’Environnement (une représentation qui se déroule à tour de rôle) où elle votera à nouveau sur la directive-cadre sur l’eau. Le WWF demande à la ministre de voter en faveur du maintien de la directive et de souligner la nécessité d’une meilleure mise en œuvre. En Belgique, seule la moitié des cours d’eau répond à la qualité requise par la directive. Le fleuve le plus pollué d’Europe se trouve en Flandre. Il est donc clair que le WWF suivra de près la position qu’adoptera notre pays.