La crise du COVID-19 retentit comme un signal d’alarme. Elle démontre le lien entre la destruction de la nature, le changement climatique et l'émergence des épidémies. Les conséquences de notre mode de vie se font sentir. La nature souffre de la pression que nous exerçons sur les ressources naturelles limitées et des déplacements constants et massifs des personnes et des biens à travers le monde.
En Belgique, nous avons pu déterminer à quel point nous sommes vulnérables à de telles pandémies, dont le risque d'émergence a fortement augmenté, selon un récent rapport du WWF qui fait le lien entre la destruction des écosystèmes naturels et le commerce des espèces animales. Ce rapport montre, entre autres, que jusqu'à 75% des maladies humaines connues jusqu'à présent sont des zoonoses, c'est-à-dire qu’elles sont transmises à l’homme par les animaux. D'un autre côté, nous avons constaté à quel point les rares espaces de nature que nous avons laissés sont un refuge pour nous tous lorsque nous devons passer plusieurs semaines en isolement forcé. Les scientifiques ont également démontré que les écosystèmes naturels tels que les forêts tropicales jouent un rôle essentiel dans la régulation de la transmission et de la propagation des maladies infectieuses telles que les zoonoses.
Le WWF demande aux gouvernements belges d'augmenter la résilience de notre société et de limiter les risques futurs pour la santé grâce à des mesures dans trois domaines :
La Commission européenne donne déjà le ton avec la publication (le 20 mai 2020) de sa stratégie pour la biodiversité 2030 et de sa stratégie "Farm to Fork" (de la Ferme à la Fourchette), qui définit les orientations d'une politique agricole durable. En cela, la Commission Européenne reconnaît le lien explicite entre la santé et la nature et place la biodiversité au cœur du «Green Deal» économique. Avec une approche inclusive, la Commission Européenne veut s'attaquer aux causes fondamentales de la perte de biodiversité en se concentrant davantage, entre autres, sur la restauration de la nature, l'agriculture biologique et une politique d'application plus stricte sur son propre territoire.
La Commission Européenne souhaite étudier comment mieux réglementer le commerce des espèces et réduire son empreinte sur la biodiversité. Cependant, elle n'a pas encore proposé d'objectifs concrets et contraignants pour y parvenir. Les stratégies en matière de biodiversité et de "la Farm to Fork" joueront un rôle important pour rendre l'Europe plus résiliente et donc plus résistante aux chocs tels que le COVID-19. Elles devront également orienter la politique des États membres, y compris celle de la Belgique, pour réaliser ces ambitions. Le WWF appelle donc les députés et les ministres à soutenir activement ces stratégies européennes.
Le WWF n'est pas seul à lancer l’appel. Des scientifiques et autres experts du monde ont adressé une lettre ouverte à l'Organisation mondiale de la Santé et aux chefs de gouvernement. Ils appellent à la fermeture des marchés d'animaux à hauts risques pour la santé, à une action urgente pour lutter contre le commerce illégal des espèces sauvages et à l'intensification des efforts pour réduire la demande des consommateurs en produits animaliers. La lettre a déjà été signée par près de 300 experts de 52 pays, dont la Belgique