En moins de 40 ans, la réserve de Selous, l'une des plus anciennes réserves d’Afrique classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO, a perdu près de 90 % de sa population d’éléphants du fait du braconnage. Selous, qui était dans les années 1970 l’un des principaux refuges pour les éléphants d’Afrique, ne compte plus que 15 000 éléphants sur les 110 000 qui parcouraient jadis ses savanes, ses zones humides et ses forêts. Il est de ce fait aujourd’hui crucial de renforcer la capacité de protection des gardes forestiers.
« Dans un paysage aussi vaste que Selous où le braconnage se poursuit, des informations précises sur la localisation des éléphants sont essentielles pour anticiper les risques qu’ils peuvent rencontrer », souligne Asukile Kajuni du WWF-Tanzanie.
Les données collectées renseigneront sur la localisation de certains troupeaux dont un éléphant est équipé d’un collier. Ce dispositif permettra d’anticiper les dangers auxquels les éléphants peuvent être confrontés, comme le risque de rencontrer des braconniers. En outre, ces colliers visent également à recueillir des informations pour que de meilleures décisions soient prises en matière de résolution des conflits humains-éléphants. En effet, les équipes seront alertées de probables incursions de troupeaux d’éléphants aux abords des villages, où ils détruisent les terres agricoles. Les données de suivi permettront d’éloigner les éléphants des zones non protégées et de limiter ainsi les conflits avec l’humain.
Chaque année, en moyenne, 20 000 éléphants sont tués pour l'ivoire de leurs défenses en Afrique, « ce qui est inacceptable et doit cesser maintenant » déclare Margaret Kinnaird, experte Vie sauvage au WWF-International.