L'accord historique de Paris a vu le jour lors du sommet sur le climat COP21 le 12 décembre 2015. La Belgique a signé cet accord le 4 novembre 2016. L'objectif de l'accord est de maintenir l'augmentation de la température au cours de ce siècle bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et, de préférence, de la limiter à 1,5°C. Le WWF considère qu'une augmentation de 1,5°C est le maximum absolu, car toute augmentation de 0,1°C a un effet perturbateur sur la vie humaine et la nature.
Cette semaine, le Conseil de l'UE discutera de la mise à jour de l’objectif européen pour 2030. L'adoption d'une réduction des émissions d'au moins 55% rapprocherait l'UE des objectifs de Paris. Toutefois, pour limiter le réchauffement à 1,5°C, l'UE devrait viser une réduction des émissions d'au moins 65 % d'ici 2030.
Les conséquences du changement climatique sont également visibles dans notre pays, à travers les vagues de chaleur, les pénuries d'eau et l'élévation du niveau de la mer.
La Belgique a reçu un mauvais classement dans le « Climate Change Performance Index » publié cette semaine par Germanwatch. En octobre, la Commission européenne a rendu une évaluation négative du Plan national Energie-Climat (PNEC) belge. Celui-ci manque d'une approche coordonnée et il n'est pas clair s'il sera en mesure d'atteindre l'objectif actuel de réduction des émissions de la Belgique de 35% dans les secteurs non soumis au système d'échange de quotas d'émissions de l'UE (SEQE-UE) d'ici 2030. Le WWF demande à la Belgique de prendre en considération la réalité climatique et de soutenir un objectif plus élevé de ses réductions d’émissions.
Notre pays doit être prêt à accélérer l'action en faveur du climat et la transition vers une société neutre en carbone. Le WWF demande aux gouvernements belges d'aligner les réductions d'émissions sur la trajectoire de limitation du réchauffement climatique à 1,5°C. Une première étape consiste à supprimer progressivement les subventions aux combustibles fossiles. Le plan de relance et de résilience belge, que notre pays devra soumettre à la Commission européenne, offre une occasion importante d'orienter les investissements vers la transition en faveur d’une société neutre en carbone et favorable à la nature. Le Fonds de relance européen offre des possibilités sans précédent, puisque 37 % de ces fonds doivent être consacrés à des dépenses liées au climat, conformément aux lignes directrices de l'UE.
Au cours des cinq dernières années, nous avons également constaté que des changements se profilent au sein du public et des entreprises :
Aujourd'hui, les médias rendent compte des questions climatiques presque quotidiennement. La plupart des partis politiques ont des positions, des propositions et des programmes spécifiques sur le changement climatique. Et le Green Deal européen montre également que la dynamique est enfin présente. La Belgique et ses régions ont une occasion et une responsabilité uniques de saisir cette opportunité et d'opter pleinement pour un avenir durable et sûr.