La campagne, intitulée #ProtectWater, est menée par le WWF, le Bureau environnemental européen, l’Alliance pour la pêche récréative et sportive, l’European Rivers Network et Wetlands International, qui forment ensemble la coalition Living Rivers Europe. Elle ambitionne d’encourager les citoyens d’Europe et d’ailleurs à participer à la consultation publique de la Commission européenne sur la Directive-cadre Eau (DCE), qui se déroule jusqu’au 4 mars 2019. Cette consultation est la seule opportunité pour le grand public d’avoir son mot à dire dans l’évaluation de la loi. La campagne offre aux citoyens un outil simple pour s’exprimer en faveur du maintien d’une législation forte et efficace.
Selon Andreas Baumüller, Responsable Ressources naturelles au Bureau de Politique européenne du WWF : « le manque de détermination avec lequel les États membres appliquent la loi sur l’eau est déjà un crime en soi, mais leurs tentatives désespérées pour l’affaiblir – avant même que la Commission ait achevé son évaluation – est bien plus grave encore. C’est pourquoi nous appelons les citoyens d’Europe et au-delà à unir leurs forces et faire entendre leur voix à travers cette campagne. Nous avons tous besoin d’eau pure et sans la DCE, l’accès à cette ressource sera sérieusement compromis. Agissons maintenant pour défendre la loi sur l’eau de l’UE ! »
Les écosystèmes d’eau douce sont les plus menacés sur la planète et l’Europe ne fait pas exception. 60 % des masses d’eau dans l’UE ne sont pas en bon état à l’heure actuelle, parce que les États membres ont permis leur exploitation dans des conditions qui entraînent des détériorations permanentes telles que la construction de barrages et d’autres infrastructures destructrices, mais aussi en raison de l’agriculture non durable. À travers la DCE, les États membres se sont engagés à remédier à cette situation et à réaliser l’objectif de masses d’eau en « bon état » pour 2027 au plus tard (l’échéance originale de 2015 ayant été manquée, et de beaucoup).
Là où la volonté politique existe, la DCE fournit un cadre efficace pour faire face aux pressions qui pèsent sur l’eau, mais les États membres doivent intensifier leurs efforts et accroître leurs financements de manière significative si nous voulons que l’échéance de 2027 soit respectée. Les résultats obtenus dans l’amélioration de leurs masses d’eau ont été extrêmement maigres jusqu’à présent, et les États membres discutent en ce moment de la manière dont la loi pourrait être affaiblie, en vue de permettre plus de flexibilité pour leurs pratiques.